Fille de l’humoriste Laurence Bibot et du chanteur Marka, sœur de Roméo Elvis, la prodige belge de 22 ans a hérité d’un patrimoine artistique riche. A la génétique, se greffent une voix délicatement éraillée et un sens aigu du second degré. Après le succès de son album Nonante-Cinq, Angèle est partie sur les routes avec une tournée qui enchante ses fans. Angèle n’a pas fini de nous surprendre.
En quoi votre héritage musical vous a aidée ?
J’ai toujours voulu faire un métier artistique et mes parents m’ont soutenue dans cette voie et encouragée à aller vers la musique. Avoir accompagné mon père pendant deux ans en tant que pianiste m’a énormément appris. Quand j’ai fait du featuring avec mon frère, la lumière s’est mise sur moi et m’a ouvert des portes. Cet héritage peut aussi donner l’impression aux gens que tout m’est dû, que tout a été facile pour moi, ce qui n’est pas le cas. Mes parents sont là à titre de conseils mais ils me laissent mener mon projet et à présent, je dois faire mes preuves.
La loi de Murphy reflètait la « vraie » Angèle ?
Selon la loi de Murphy, tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera nécessairement mal. Cette chanson me ressemble pas tant dans le sujet mais dans la manière dont je me l’approprie. Ce titre parle des petits désagréments du quotidien qui me font démarrer au quart de tour. Je voulais évoquer des sujets pessimistes mais avec légèreté et humour. Je crois que tout le monde se reconnaît dans ces petits pépins de tous les jours. Mais il y a pire dans la vie que sa tartine qui tombe du côté de la confiture !
Qu’est-ce qui peut vous gâcher la journée ?
Ma mauvaise humeur, parfois injustifiée. Le stress peut aussi me mettre dans des états compliqués. Il y a un stress ambiant en ce moment car je suis au début de ma carrière et que tout se joue un peu maintenant. Avec la fatigue, ça ne fait pas un bon cocktail. Mais depuis un mois, je n’ai que des bonnes nouvelles. Toutes les dates se passent bien, nous avons des retours formidables pour La loi de Murphy alors je ne dois pas me plaindre.
Laquelle de vos reprises vous touche le plus ?
Je dirais Bruxelles de Dick Annegarn. J’avais arrêté de la chanter à la suite des attentats car elle passait non-stop et je trouvais déplacé de l’interpréter. Maintenant que le calme est revenu, je la reprends et l’émotion est double. C’est un bel hymne, il y a peu de chansons aussi touchantes sur Bruxelles.
Avec qui rêveriez-vous de faire un duo ?
Beyonce. Elle est une icône de son vivant et ce phénomène va s’intensifier. J’ai grandi avec elle. Son premier album m’a été offert lors d’un Noël, puis j’ai écouté tous les suivants. C’est une artiste qui représente parfaitement notre époque : elle est belle, elle danse et chante bien, mène des projets intéressants. C’est la Queen !
Vous aimez vous moquer de vous sur les réseaux sociaux…
Au lieu de prendre des photos de plats qu’on me sert au restaurant, je préfère mettre des vidéos où je chante déguisée en sapin de noël. Ça a pris assez vite et fait venir des gens aux concerts que je faisais dans des cafés et petites salles. Dans l’univers d’Instagram, tout le monde se compare : il faut être beau, bien habillé, branché. Ce n’est pas mon cas, je ne veux pas montrer cette facette-là. Me moquer de moi-même me permet de contrer ce narcissisme pur.
Racontez-nous une belle rencontre...
Il y en a eu plein ! Mais plus récemment, il y a eu Ibeyi et Damso qui m’ont permis de faire de la scène assez vite et dans de bonnes conditions.
Un moment inoubliable ?
Je n’arrête pas d’en vivre. Tout ce qui se passe en ce moment est tellement fou…
Propos recueillis par Nathalie Truche