Comédienne, chanteuse, musicienne, danseuse, circassienne… Aloïse Sauvage jongle avec les arts. La jeune surdouée vient de sortir son premier album : Dévorantes. Cette boule d’énergie à l’univers unique s’affiche sans conteste comme la révélation de la scène musicale 2020.
Quelle discipline pratiquez-vous avec le plus de dextérité ?
Actuellement, je dirais la musique. Être leadeuse de mon projet musical et de tout ce qu’il englobe prend 95% de ma vie. Sans prétention, je pense faire tout ce que j’entreprends avec dextérité. Je mets autant d’exigence à tourner qu’à construire le concert de mes rêves.
Comment vous êtes-vous fait repérer ?
J’écris depuis toujours mais il m’a fallu du temps pour l’assumer, briser ma pudeur. En novembre 2017, j’ai posté un clip sur youtube d’une chanson que j’avais composée avec un ami. Il y a eu une sorte d’engouement de la part d’un cercle professionnel qui a mené assez vite à l’organisation de mes premiers concerts. Ce qui était au départ un plaisir égoïste –raconter ma vie en chanson – a pris rapidement plus d’ampleur que prévu. Deux ans plus tard, je sortais mon EP puis mon premier album Dévorantes.
Pourquoi ce titre ?
D’abord parce que je trouve ce mot très beau, il est lyrique, poétique et brutal à la fois. C’est aussi un petit clin d’œil à mon nom de famille - Sauvage - qui porte en lui un côté carnassier, animal. Dévorantes est surtout le titre qui clôture l’album et qui me raconte le mieux car il comporte beaucoup d’images. Il parle de mes envies dévorantes et, au-delà même de mes envies, ce sont mes chansons qui me dévorent en touchant à mon intimité. J’ai été dévorée en vivant ces histoires puis en les écrivant. Ces chansons m’ont fait du mal et du bien aussi. J’essaie d’en prélever la sève pour qu’elles gardent de l’espoir, de la joie. Tout ce que j’aborde dans mes titres sont dévorants : mes ruptures, mes peurs, mes failles, mes gloires, mes réussites... Je vis le paroxysme, les deux extrêmes : l’apothéose et la détresse.
Sans prétention, je pense faire tout ce que j’entreprends avec dextérité.
Pourquoi ce titre ?
D’abord parce que je trouve ce mot très beau, il est lyrique, poétique et brutal à la fois. C’est aussi un petit clin d’œil à mon nom de famille - Sauvage - qui porte en lui un côté carnassier, animal. Dévorantes est surtout le titre qui clôture l’album et qui me raconte le mieux car il comporte beaucoup d’images. Il parle de mes envies dévorantes et, au-delà même de mes envies, ce sont mes chansons qui me dévorent en touchant à mon intimité. J’ai été dévorée en vivant ces histoires puis en les écrivant. Ces chansons m’ont fait du mal et du bien aussi. J’essaie d’en prélever la sève pour qu’elles gardent de l’espoir, de la joie. Tout ce que j’aborde dans mes titres sont dévorants : mes ruptures, mes peurs, mes failles, mes gloires, mes réussites... Je vis le paroxysme, les deux extrêmes : l’apothéose et la détresse.
Cet album ressemble à ce que vous vouliez faire ?
Quelque part oui. La création artistique est comme un film : on lit un scénario, on tourne le film, on le monte, on le voit en salle. Le parcours est long pour que l’œuvre mute. Avec le recul, je suis contente car les choses que je voulais toucher du bout des doigts sont dans ce premier album. Je voulais me présenter de la manière la plus sincère possible dans les thématiques abordées, que ce soit la rupture, mon père, la maladie, la tristesse, la mélancolie… L’album c’est moi aujourd’hui et celle qui grandit en moi.
Et dans les sonorités ?
Je voulais aussi que cet album soit éclectique avec des morceaux très différents reliés par mon écriture, mon sceau, ma personne. Je souhaitais deux choses : à la fois pousser plus le curseur dans des chansons dansantes avec des sonorités afro trap car j’adore cette musique-là. Et aussi des titres émotionnels et émouvants, plus marqués “chanson française”, plus grandiloquents. Les onze chansons résument ce que je suis musicalement en ce moment. C’est un peu le journal autobiographique d’une jeune femme de 25 ans. Mais il reste encore plein de choses à explorer car j’apprends en faisant.
La création artistique est comme un film : on lit un scénario, on tourne le film, on le monte, on le voit en salle.
Comment vivez-vous la mise en lumière qui accompagne la sortie de l’album ?
Ce que j’aime surtout c’est être en contact avec le réel, rencontrer les gens, voir qu’ils connaissent les paroles de mes chansons et que ma musique les touche. Une sortie d’album n’est qu’un début. C’est une œuvre artistique qui va permettre de mettre une émotion, un nom sur ce que je fabrique. Bien sûr, j’ai un public qui me suit et qui s’intéresse à ce que je fais mais la plupart des gens ne me connaissent pas. Le but désormais est de dire : voilà, j’existe. J’ai sorti ce premier album et j’aimerais vraiment que vous l’écoutiez parce qu’il compte pour moi et j’aimerais qu’il compte pour vous.
Est-ce que votre pluridisciplinarité vous aide sur scène ?
Carrément, parce que j’ai confiance en mon corps. Mon corps, je l’ai nourri, je lui ai fait du mal, je l’ai entraîné. Je n’ai pas peur de la scène car je l’ai appréhendée physiquement avant de le faire musicalement. J’ai fait la clown, parlé aux gens, je n’avais pas peur d’être face à un public. Mon appréhension était de chanter, c’est ce qui me rend vulnérable, me retrouver sans fard.
Vous avez notamment joué dans “120 battements par minute” et «Hors normes”. Avez-vous des projets de tournage ?
Oui. Un des projets sortira à l’automne. C’est une série pour canal + qui s’appelle Possessions réalisée par Thomas Vincent et avec des acteurs formidables : Reda Kateb, Nadia Tereszkiewicz, Judith Chemla… La première saison de six épisodes se passe en Israël. C’était une aventure assez folle, j’ai hâte de voir le résultat.
Vous avez l’impression d’avoir galéré pour percer ?
Depuis toute jeune, je pense avoir une sorte de flamme sacrée, quelque chose qui me guide au-delà de moi-même. Ça n’a absolument rien de mystique c’est simplement que je perçois à l’horizon - de manière très floue - mon rêve qui était d’être sur scène. C’est une vision au loin, mais au quotidien, j’essaie d’être plus terre-à-terre et réaliste, j’avance pas à pas. Les gens ne voient que les réussites mais j’ai raté plein de castings. Au cinéma, j’ai eu l’opportunité de jouer quelques rôles secondaires mais je suis encore un bébé dans ce domaine. Les choses se font lentement mais on ne peut pas appeler ça de la galère. J’ai un certain culot, une chance. Je n’ai pas peur de demander de l’aide. Je fais au fur et à mesure ce qui me paraît juste.
Propos recueillis pas Nathalie Truche