ALICE DE L’ AUTRE CÔTÉ DU MIROIR

Six ans après le succès d’« Alice aux pays des merveilles », Johnny Depp reprend son rôle du Chapelier fou dans « Alice, de l’autre côté du miroir ». Même si Tim Burton n’a pas dirigé cette suite, les fans du réalisateur ne seront pas déçus : le film reprend l’univers du premier film avec un rendu visuel tout aussi impressionnant, sinon plus.

« J’ai eu beaucoup de plaisir à reprendre le rôle du Chapelier fou », a déclaré Johnny Depp lors la première européenne du film à Londres en mai. « C’est un super film car on en apprend plus sur lui et beaucoup de choses se passent. C’était génial d’avoir l’opportunité de découvrir les différentes couches du personnage ». 

Aux commandes de ce second volet, le réalisateur anglais James Bobin, connu pour son travail sur les films « Les Muppets » a déclaré au journal américain Entertainment Weekly être ravi de tourner avec Depp : « Johnny a déjà joué ce rôle, il le connaît très bien. Et quand il créé le personnage avec Tim, il est conscient de la façon dont ce personnage doit être interprété, comment il fonctionne, quelles sont ses forces etc...

Dans ce film, j’ai vraiment aimé la façon dont il a abordé le Chapelier, il l’interprète d’une manière très vulnérable. Et les meilleurs personnages de Johnny sont ceux qui ont cette grande vulnérabilité ».

Un scénario qui s’éloigne du livre

L’histoire du film est tirée du scénario de Linda Woolverton, qui a également écrit celui d’ « Alice aux pays des merveilles ». Cette fois-ci, elle entraîne son héroïne, interprétée une nouvelle fois par l’actrice australienne Mia Wasikowska, dans un voyage à travers le temps pour réécrire l’histoire. L’enjeu est la survie même de son ami le Chapelier Fou.

L’histoire, qui n’a pas grand chose à voir avec le livre écrit en 1871 par Lewis Carroll, à part son titre et les person- nages clés. Elle se situe quelques années après le premier film et la jeune Alice est maintenant capitaine d’un navire. « Alice est devenue une femme », a déclaré Anne Hathaway, qui interprète la Reine blanche, à Entertainment Tonight. « Elle réalise ses rêves, fait l’impossible. Elle n’a pas peur, et c’est ce que j’appelle une femme moderne ». James Bobin ajoute : « Lewis Carroll était l’un des premiers à mettre une femme comme personnage principal d’un livre. Il souhaitait rendre hommage aux femmes de son entourage, transmettre leur force. Je crois que Mia a bien compris cela ».

Au début du film, le capitaine Alice revient d’un voyage en Asie et arrive à Londres, où elle apprend que sa famille est en passe de perdre sa maison bien-aimée. Mais à peine arrivée, elle est une nouvelle fois transportée au pays des merveilles par le biais d’un miroir magique. Elle retrouve le Chapelier fou, Tweedledee et Tweedledum (Matt Lucas), le Lapin Blanc (Michael Sheen), le Chat du Cheshire (Stephen Fry) et la Reine blanche (Anne Hathaway).

Elle s’aperçoit vite que le Chapelier Fou a sombré dans une profonde dépression, convaincu que sa famille, disparue dans des conditions mystérieuses, est toujours en vie. La Reine Blanche confie à Alice une mission : remonter le temps pour sauver son ami et découvrir ce qui est arrivé à ses proches. Alice accepte, vole une machine à remonter le temps (la Chronosphère), qui appartient au Maître du Temps, joué par Sacha Baron Cohen. Cela ne va pas plaire à ce dernier... Mais ce n’est pas tout, la Reine Rouge, bannie, cherche également à mettre la main sur cette machine pour contrôler le monde.

Des décors éblouissants

Le tournage d’« Alice de l’autre côté du miroir » a débuté le 4 août 2014 dans les studios de Shepperton, situés en banlieue de Londres. Les effets spéciaux, les décors et les costumes grandioses imaginés par Ken Ralston, Colleen Atwood, Dan Hennah (The Hobbit) et Stuart Dryburgh sont aussi exubérants qu’éblouissants.

Interrogé par Collider, James Tobin se déclare fier de l’univers visuel du film. « J’ai adoré le travail de Tim sur le premier film. Son univers visuel a créé un monde extraor- dinaire peuplé de personnages spectaculaires (...) J’ai voulu rendre hommage à cet univers unique et magnifique. Et nous avons eu la chance, grâce au scénario, de pouvoir nous déplacer à travers le temps et de proposer de nou- velles choses et de nouveaux décors ».

Il ajoute : « Nous avons créé un monde imaginaire en utilisant l’ensemble des technologies actuelles pour les effets spéciaux ».

Le premier film avait placé la barre haute

« Alice au pays des merveilles » avait rencontré un succès phénoménal lors de sa sortie, rapportant plus d’un milliard de dollars dans le monde, sans doute en partie grâce au fait qu’il soit l’un des premiers films à sortir en 3D après Avatar, de James Cameron. Il s’agit du plus gros succès de Tim Burton après « Charlie et la chocolaterie », qui avait engrangé 476 millions de dollars de recettes.

Le public sera-t-il aussi enthousiaste 6 ans plus tard ? Johnny Depp possède-t-il encore ce « star power » qui at- tire les foules? Aux Etats-Unis, les premières critiques sont plutôt mitigées, déplorant une histoire un peu trop formatée, s’éloignant trop du livre. Néanmoins, tous s’accordent pour vanter la beauté du pays des merveilles. Regorgeant d’ef- fets spéciaux à la fois sensationnels et réalistes, le film nous transporte dans un autre monde. Avec un final à couper le souffle, préparez-vous à en prendre plein les yeux... « Alice, de l’autre côté du miroir » est sorti en salles le 1 juin.