Le regard d’Alain Bublex, tel celui d’un urbaniste, déconstruit les paysages et les modèles en mélangeant fiction, réalisme et influences de décors de films comme First Blood. Tout en soulevant des réflexions sur la ville, les grands espaces retravaillés et fantasmés reprennent les codes de paysages américains qui ont marqué l’artiste.
Pour An American Landscape, l’artiste reprend 15 minutes de First Blood qu’il dénude de ses personnages et de ses actions pour n’en garder que le décor. Il revisite le dessin grâce à la caméra, influencé par la puissance des détails et le réalisme du cinéma d’animation. L’exposition en cours à l’Abbaye d’Annecy-le-Vieux est également l’occasion de découvrir les paysages photographiés dans la région d’Annecy. Redessinés par l’artiste avec les teintes de l’esthétique américaine, ils rendent compte des ressemblances de ces deux environnements pourtant si éloignés et différents dans leur histoire et leur géographie. Ainsi Alain Bublex pointe « l’importance du paysage naturel dans la construction de l’identité américaine » mais aussi savoyarde.
Devenu artiste après une carrière dans le design industriel, l’idée d’un regard tourné vers le projet et la conception de sa réalisation persiste dans l’art d’Alain Bublex. Il est question de « transformer le monde en projet » et de l’attacher « à une réalisation perpétuelle ».