Maïwenn dresse un portrait haut en couleur d’une famille, marquée par un décès, où se mêlent des sentiments tragiques, drôles et burlesques.
Maïwenn repasse derrière la caméra avec ADN, 5 ans après « Mon Roi ». Un drame intimiste, sobre et personnel, qui questionne le deuil et la quête des origines dans une France cosmopolite. Une œuvre pleine de vitalité, décorée du label Festival de Cannes 2020. La quête identitaire est loin d’être un sujet inédit au cinéma. Celle du deuil non plus et pourtant le film de Maïwenn vaut vraiment la peine d’être vu.
Ce film promet d’être à l’image de ces précédents : fort, émouvant et singulier. Une fois de plus, l’actrice-réalisatrice s’attaque à des thèmes délicats entre la question du deuil, de la transmission, la quête identitaire et l’exploration de ses origines. Le tout traité avec humour et légèreté.
En plus d’assurer la mise en scène de son nouveau long-métrage, Maïwenn y incarne le premier rôle : celui de Neige, une mère divorcée de 3 enfants qui doit affronter la mort d’Emir, son grand-père algérien dont elle était très proche, qui l’a élevée et protégée de la toxicité de ses parents. Le décès de ce pilier de la famille va déclencher une tempête familiale. Neige va faire face à une profonde crise identitaire et vouloir comprendre et connaître son ADN.
« Avec ADN, j’ai voulu parler de mon obsession, mais je ne suis pas quelqu’un d’exceptionnel. Je pense que je corresponds à un questionnement universel. Les gens ont vraiment envie de savoir de façon médicale, scientifique, d’où ils viennent. Après il y aura toujours des gens qui diront : « Ces tests ne veulent rien dire, c’est pas scientifique ». Je l’ai fait faire à 25 personnes, le test. Des gens de tous pays, on mettait des faux noms… Franchement, c’était à chaque fois très troublant, donc moi j’y crois à 200%. »
Comme dans « Le Bal des actrices » et « Polisse », Maîwenn raconte sa vision, en s’attaquant à un sujet intime en partie autobiographique : les racines culturelles et sociales d’une famille, partagée entre des origines algériennes, asiatiques, et des accidents de parcours. Au milieu de tout ça, il y a ce grand père, cet homme, usé par Alzheimer, qui termine sa vie autour d’un ouvrage de photos qui le raconte au rythme de la guerre d’Algérie, de son parcours migratoire, d’un militantisme acharné et la construction d’une famille, aussi fascinante qu’extravagante.
Pour ce film coécrit avec Mathieu Demy, Maïwenn s’est entourée d’acteurs solides. À ses côtés, Fanny Ardant dans le rôle de la mère toxique, Louis Garrel, qui joue François, l’ami de Neige, et apporte une touche comique au film. On retrouve aussi Marine Vacth, le metteur en scène Alain Françon et Dylan Robert, révélé pour son rôle dans Shéhérazade qui lui a valu le César du meilleur espoir masculin.
Avec ce nouveau film, Maîwenn porte la voix d’une époque en quête de sens, avec un besoin de renouer avec ses racines.
Découvrez ADN, et l’authenticité d’une réalisatrice qui se bat contre ses démons et fait de son cinéma un appel à la tolérance et au multiculturalisme.