Yannis Constantinidès – Le nouveau culte du corps

La libération des mœurs ne nous a pas libérés de la tyrannie du corps appelé à être «parfait, éternellement jeune et en bonne santé». Comment expliquer ce paradoxe ? Voici l’objet de l’enquête menée par Yannis Constantinidès sur nos pratiques esthétiques, sexuelles, sportives…

Que le corps qui était pour les anciens le tombeau, l’enveloppe charnelle dont il fallait se séparer, soit devenu le lieu du salut, une idole, ne manque pas d’étonner ce philosophe nietzschéen, professeur à l’Espace éthique de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris et auteur du Nouveau culte du corps (François Bourin, 2013). Car ce corps que nous toisons désormais comme un objet étranger, une mécanique perfectible, entre sentiment de toute-puissance et fatigue de soi, renvoie finalement à la honte et l’insatisfaction liées à nos limites corporelles. Que serait donc la grande santé, qu’appelait Nietzsche de ses vœux ?