SOLEILS MOUILLÉS

Musique et poésie

Ariane Haering et Bernard Richter se rencontrent sur scène il y a vingt ans lors d’un concert d’étudiants. Elle est pianiste et vient du Haut (La Chaux-de-Fonds), il est ténor et vient du Bas (Neuchâtel). Poursuivant leur carrière, chacun de leur côté, ils collectionnent les prix, les récompenses, le succès couronne leurs efforts. Puis ils se retrouvent à l’occasion d’un récital à Kitzbühel, deux artistes neuchâtelois désormais reconnus sur la scène internationale. Et une évidence s’impose: c’est comme s’ils jouaient ensemble depuis toujours.

Le ténor et la pianiste célèbrent de nouvelles retrouvailles sur la scène meyrinoise. Au programme: Dichterliebe, le cycle de seize lieder composé par Schumann à partir des poèmes de Heinrich Heine. Une oeuvre qui nécessite une véritable maturité musicale et affective pour être sublimée. Ça tombe bien, les deux Neuchâtelois n’ont plus vingt ans, et ils ont beaucoup à dire! On s’en rendra encore un peu mieux compte dans la suite du concert, à l’écoute de L’Invitation au voyage de Duparc, un autre tube classique – francophone, cette fois-ci – de la même profondeur et de la même époque que l’oeuvre de Schumann. Ensuite viendront les Poèmes d’amour de Jules Massenet, à la fois denses et légers, et pour conclure, une note helvétique, une quasi-découverte: six poèmes tirés du recueil Alcools d’Apollinaire mis en musique par Arthur Honegger.

Un programme de rêve porté par deux musiciens de haut vol, dont la grandeur et la modestie n’ont d’égal que le talent. Sous le regard complice du metteur en scène Pierre-Emmanuel Rousseau.