Salomé

Salomé

En cédant au caprice de Salomé, Hérode se laisse convaincre d’un acte macabre : offrir la tête de Jean-Baptiste sur un plateau. Ce mélange de désir et de violence crée une légende noire autour du personnage, une figure iconique depuis la première de l’opéra à Dresde en 1905.

Dans cette nouvelle mise en scène, Mundruczó, accompagné de Monika Pormale aux décors et costumes, transporte l’action dans un univers contemporain. Le palais de Galilée devient un penthouse de luxe perverti, surplombant une Babylone moderne et dégradée. Ce cadre symbolise la corruption et le pouvoir, où la famille d’Hérode est déchirée par ses passions et ses tensions. Elle se retrouve face à un Jokanaan issu d’un autre monde. Les visions surréalistes, rappelant le style de Buñuel, accentuent l’intensité de ce drame. En effet le metteur en scène a su créer un univers visuel où la fantasmagorie sublime la violence des sentiments.

Sous la direction de Jukka-Pekka Saraste, chef finlandais de renom, l’Orchestre de la Suisse Romande rendra toute la puissance de la partition de Strauss. Le rôle-titre sera interprété par Olesya Golovneva, dont la voix puissante et cristalline incarnera toute la complexité de Salomé. Gábor Bretz reprendra le rôle de Jokanaan, qu’il a magnifiquement interprété à Salzbourg en 2018, tandis que Tanja Ariane Baumgartner incarnera Hérodiade, mère excessive et dénaturée.