Salomé

Salomé

Le charme fatal de Salomé pousse Hérode, tétrarque de Galilée, à céder à une demande funeste : la tête du prophète Jean le Baptiste. Ce mélange de sensualité et de violence scelle la réputation noire du personnage. Il ouvre aussi la voie à des scènes marquantes telles que la danse des sept voiles et le baiser macabre sur la tête décapitée de Jokanaan.

À sa création en 1905, Salomé bouleverse le public de Dresde par son intensité dramatique et la sensualité de la musique de Strauss. En effet, l’artiste associe chatoiement orchestral et accents orientaux. Cette œuvre en un seul acte représente un tournant dans la carrière du compositeur, et il poursuivra dans cette veine intense et mythologique avec Elektra en 1909.

Le metteur en scène Kornél Mundruczó, accompagné de la scénographe Monika Pormale, poursuit sa collaboration avec le Grand Théâtre de Genève en offrant une interprétation contemporaine de Salomé. Transposant le cadre biblique dans un luxueux penthouse, Mundruczó met en scène la famille d’Hérode dans une ambiance de décadence moderne. Jokanaan apparaît comme un intrus menaçant un ordre superficiel. Un décor empreint de surréalisme babylonien apporte une touche fantastique à cette interprétation psychanalytique de l’œuvre.

Sous la direction du chef d’orchestre Jukka-Pekka Saraste, l’Orchestre de la Suisse Romande sublimera la puissance de la partition de Strauss. Olesya Golovneva prêtera son timbre riche et ses aigus envoûtants à Salomé, tandis que Gábor Bretz, déjà acclamé dans le rôle de Jokanaan, l’accompagnera. Tanja Ariane Baumgartner complétera ce trio intense en interprétant Hérodiade, figure maternelle excessive et troublante.