Ranger

Il nous avait habitués aux textes renversants, mais cette fois il risque fort de nous terrasser d’émotion ! Pascal Rambert embarque l’immense Jacques Weber dans son sillage et lui offre une partition sublime, taillée sur mesure pour cet acteur à l’aura magnétique, qu’il dirigeait déjà dans Architecture. Un personnage à l’heure du bilan de sa vie et une superbe déclaration d’amour !

La vie, il n’en a plus envie. L’écrivain reconnu, primé, de retour dans sa chambre d’hôtel après un énième hommage, est plus seul que jamais. Depuis le décès, un an auparavant, de sa compagne, son amour depuis tant d’années, il est désemparé. Alors, pourquoi ne pas s’arrêter là ? Incapable de pleurer, il lui reste les mots. Parler à une photo… pourquoi pas ? Peu à peu se dessine en creux le portrait d’une épouse chérie, de cet amour de l’existence intensément partagé. Ce soir, il va ranger sa vie comme on range ses affaires, avant de quitter les lieux. Aucun pathos, jamais. Mais une libre conversation à sens unique, où la distance se drape d’un humour désarmant. Jacques Weber, sous les traits de ce personnage broyé, est tout simplement bouleversant.