La Réunification des deux Corées

Après le succès de Cendrillon, Joël Pommerat revient aux Célestins avec une pièce qui n’a rien perdu de sa force onze ans après sa création. Puisqu’il est question d’amour, d’amitié, de couples, de solitudes et de parentalité.

Depuis plus de vingt ans, tout ce que Joël Pommerat fabrique devient un standard du théâtre. Il sait dépoussiérer les contes (Le Petit Chaperon rouge, Pinocchio, Cendrillon) mais aussi produire des textes contemporains très émouvants. Grand plaisir donc de (re)découvrir cette pièce.

Pas de récit au long cours mais de brèves situations pour dire l’amour malmené, douloureux, parfois solaire. Ainsi défilent « un homme dont la femme n’a plus de souvenirs », « une femme engagée pour garder des enfants », « le futur mari de celle qui vient de perdre son père ». Vingt fragments du discours amoureux, des situations grinçantes et même tragiquement drôles, où chacun tente d’apprivoiser autant l’autre que lui-même.

Dans une nouvelle mise en scène, avec un décor ultra minimal et sur un plateau magnifié par le travail de lumière de son acolyte Éric Soyer, Joël Pommerat retrouve ses acteurs et actrices fidèles, une véritable troupe. Il insuffle, comme souvent dans son œuvre, quelques gimmicks récurrents dont il a le secret : une boule à facettes, une auto-tamponneuse, de la musique pop. Et la magie opère !