BABEL

Terrible et effrayante, mais ô combien fascinante, la mégapole imaginée par l’architecte Steve Salembier attire et intrigue ! Sa dissection de la ville cosmopolite contemporaine est impitoyable et poétique. Il se penche sur notre urbanisme galopant et pose la question de l’être humain dans un tel environnement. Sur le plateau : des maquettes, fragments de cités qu’il nous invite à visiter en détail, projections à l’appui. Voguant sur les paysages sonores de Zonderwerk (Linde Carrijn et Dijf Sanders), Babel est un spectacle où la respiration de la métropole s’aligne sur les rythmes musicaux et devient tantôt répétitive et incantatoire, tantôt d’une émouvante banalité. Évocation d’une cité biblique propulsée au XXIe siècle, Babel devient une performance !

Babel l’orgueilleuse, la Cité des cités… mais celle aussi de la confusion des langues, de l’écroulement dû à son propre poids… ville qui englobe toutes les villes ! Sous la loupe de Steve Salembier, les salons immaculés, parkings et façades vertigineuses donnent à réfléchir. Nos cités modernes, quadrillées par les lignes — métros, escalators, ascenseurs —, font des déplacements un rituel. Le Covid nous a portés à les penser différemment. Le mythe de Babel serait-il une invitation au changement ?